Afin de justifier l’intérêt qu’il y aurait à acheter du coton équitable, les producteurs et les distributeurs mettent généralement en avant trois principaux arguments. D’abord l’aspect écologique (la culture de celui-ci respecterait l’environnement), ensuite l’absence présumée des risques allergènes, et enfin, il y a la notion de commerce équitable. Tous ces éléments constitueraient ainsi des alternatives de poids face aux multiples inconvénients relevés dans la culture traditionnel du coton.
Les considérations d’ordre écologique
La culture du coton est considérée sur le plan mondial, comme étant l’une des plus polluantes à cause des produits chimiques et des grandes quantités d’eau qu’elle mobilise. D’après les études menées par l’OMS, cette culture favoriserait le drainage d’environ 10% des pesticides utilisées, et ce, alors même qu’elle n’occupe que 3% des surfaces cultivées. Et en plus d’être une grande consommatrice d’eau, la culture du coton classique s’avère être une émettrice redoutable de CO2.
Les considérations d’ordre sanitaire
A ce niveau, l’on note que la culture du coton classique a des effets néfastes aussi bien sur la santé des producteurs que sur celle des consommateurs.
Concernant les producteurs ou cultivateurs, l’arrosage des pesticides sur les champs en général, et pour la culture de coton en particulier, est fortement dénoncé par l’Organisation mondiale de la santé qui fait savoir que celui-ci entraîne la mort d’un peu plus de 22000 personnes chaque année (pour ce qui est de la culture du coton), principalement dans les pays du tiers monde.
Quant aux conséquences sur la santé des consommateurs, elles sont liées essentiellement à l’utilisation des colorants chimiques (contenant parfois des allergisants ou des métaux lourds) pour la teinture.
Les considérations liées au commerce équitable
La culture du coton est un très grand marché mondial qui d’une part, dépend des grandes multinationales, et d’autre part, repose sur une main d’œuvre locale qui ne bénéficie presque pas des dividendes dégagées par ce marché.
L’intérêt du commerce équitable réside notamment dans l’imposition des normes pour garantir la sécurité et la santé au travail. L’utilisation des semences génétiques modifiées est par exemple ainsi interdite. Par ailleurs, ce principe permet aux petits producteurs de coton de nouer des liens commerciaux avec des commerçants sur le long terme, et qui pour la majorité paient généralement à l’avance une partie de leurs commandes afin d’aider ces petits exploitants à mieux préparer leurs récoltes.
Enfin, il faut souligner le caractère biologique du coton équitable.
Coton équitable ou biologique : quels sont les bénéfices ?
C’est au cours des années 90 que va apparaître la filière biologique du coton en réaction aux graves griefs de la culture classique. Par la suite, cette filière va se développer progressivement grâce une forte demande portée particulièrement par le marché européen et le marché américain.
Le coton équitable ou biologique est produit sans l’usage de pesticides d’origine industrielle. De plus, cette production fait l’objet d’une certification par des organismes indépendants. Et celle-ci, peut s’y ajouter une autre certification, celle de « commerce équitable ».
En outre, les processus de production utilisés dans cette filière exposeraient bien moins les cultivateurs des effets de produits toxiques, et nécessiterait beaucoup moins d’eau que la culture du coton classique. Les effets d’allergènes seraient en plus bien moindres ici du fait de l’absence de colorants dans la production du coton équitable. Toutefois, ceci se présente aussi comme une vraie faiblesse pour cette filière qui ne dispose qu’un faible nombre de teintures. Du coup, on note un réel manque de couleurs sur les modèles qui y sont produits.
Dans le même sens, il faut constater que le prix est un plus important ici. Ce qui explique de plus en plus l’apparition des gammes conçues à partir d’un mélange du coton biologique et des fibres obtenues par le mécanisme classique.